Idée n°2 : faire sa part

Les écologistes sont des gens adorables, et ils se racontent plein de jolies histoires le soir au coin du chauffage solaire. En voici une qui devrait nous parler particulièrement :

Un incendie se déclare dans une forêt d’un pays chaud. Alors que tout le monde se presse de fuir les flammes, un minuscule colibri se précipite à la rivière, attrape quelques gouttes d’eau dans son bec, et les lance sur les flammes. Interloqués, les autres animaux lui demandent ce qu’il fait : ne voit-il pas que c’est inutile, que la tâche est démesurée pour lui ? Sans se démonter, le colibri leur répond alors : « je fais ma part ». Tout le monde reprend alors courage et exemple sur le colibri, et après une lutte acharnée, l’incendie est éteint.

Mignon, non ? Bon, j’entends déjà les grincheux m’objecter que les jours de libecciu, on préfère voir des canadairs dans le ciel, plutôt que des colibris. Ils n’ont pas forcément tort. Mais pas totalement raison. Les canadairs ne sont pas toujours là quand on a besoin d’eux, ils ne volent pas la nuit, ils coûtent cher, ils ne font pas de prévention ni d’éducation. Ils sont nécessaires, mais pas suffisants. Il leur manque l’enthousiasme, la persévérance du colibri qui défend sa forêt.

Nos colibris à nous (qu’on appelle commissions communales incendie ou comités feux de forêt), ont depuis une vingtaine d’années, avec leurs petits moyens, leurs ridicules véhicules légers, stoppé bien des fois un désastre naissant. Bien sûr, ils ne sont pas seuls, mais sans eux, les fortunes dépensées dans la lutte contre le feu auraient été dépensées en pure perte. Ils ont fait leur part.

Je ne suis certain de rien, mais il me semble qu’en Corse, si chacun faisait sa part, aussi ridicule puisse-t-elle paraître, bien des choses pourraient changer. Et si nous tirons tous ensemble, peut-être qu’un jour, allez savoir…

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