Idée n°4 : composter à tous les étages
En Corse, le compostage individuel semble bien parti. Plusieurs collectivités ont lancé des programmes visant à promouvoir cette honorable activité auprès de leurs concitoyens. Des composteurs de jardin sont mis à disposition ici et là, et le consensus semble se faire sur l’importance de cet acte. Pourtant, de nombreux citadins se désolent de ne pas posséder de jardin, et de ne pas pouvoir participer au mouvement. Ils s’en plaignent à l’occasion sur le forum de RCFM.
En conséquence, les déchets ménagers organiques continuent de venir encombrer les conteneurs. Or, ces déchets organiques sont justement ceux qui, en fermentant et en s’infiltrant, sont à l’origine de l’essentiel des nuisances attribuées aux ordures ménagères : odeurs insoutenables et pollution des sols. Le problème reste donc entier.
Il est pourtant très facile de composter des déchets ménagers en appartement. C’est même le dernier chic dans les minuscules cuisines parisiennes. Il faut pour cela utiliser une arme redoutable, silencieuse et autoreproductive : le lombric.
Le lombricompostage consiste à placer une certaine quantité de lombrics d’espèces judicieusement choisies dans des caisses plus ou moins perfectionnées, et à les nourrir des déchets ménager du foyer. Un bon lombricomposteur absorbe sans difficulté les déchets d’une famille de 4 personnes, et les transforme en un compost particulièrement concentré et nutritif (en jardinerie, le lombricompost est considéré comme l’un des fertilisants naturels les plus puissants). Une production liquide importante est aussi récupérée, fournissant un fertilisant facilement utilisable pour les plantes d’appartement ou en pépinière. Le dispositif ne prend pas plus de place qu’une grande poubelle classique.
Bien mené, un lombricompost ne sent absolument pas mauvais : les déchets n’ont pas le temps de fermenter. Le compost et le fertilisant liquide recueillis sont quasiment inodores. Pour être plus exact, ils sont dépourvus de mauvaises odeurs. J’ai utilisé cette méthode dans une vulgaire caisse pendant deux ans sans aucune nuisance. Une poubelle classique sent bien plus mauvais si on tarde un tout petit peu à la vider. Le seul geste un peu technique consiste à rajouter du papier ou du carton aux déchets ménagers dans la bonne proportion. Il faut quelques jours au moins observateur des utilisateurs pour trouver cette proportion.
Un lombricomposteur élaboré comporte plusieurs étages interchangeables. Les lombrics sont placés à l’étage n°1, où ils commencent leur travail. Quand ils commencent à saturer l’espace, ils migrent dans la caisse supérieure. La migration se termine quand il n’y a plus rien à consommer pour eux dans ce premier étage. Les déchets sont alors complètement compostés, et le compost peut être récupéré.
Le lombricompost a de plus une vertu éducative évidente. Il est bien plus facile d’en montrer le fonctionnement que celui d’un gros composteur. Les enfants peuvent sans difficultés être chargés de sa gestion à la maison. On se retrouve avec un animal de compagnie original. De fait, même pour un adulte, l’objet se révèle vite fascinant.
Il existe des lombricomposteurs très bien fait dans le commerce, mais les bricoleurs peuvent réussir d’excellents modèles à partir de matériaux de récupération. Ca n’a pas l’esthétique d’un composteur industriel, mais ça fonctionne tout aussi bien. Certaines collectivités aident leurs administrés à acquérir des lombricomposteurs. Les collectivités urbaines de Corse pourraient faire de même. Il serait peut-être possible aussi à une entreprise corse d’en fabriquer.
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D’autres modèles de lombricomposteurs sont proposés par la société LombricEthic.
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l’idée du compost à domicile me plaît beaucoup, mais l’idée de vivre avec des vers de terre me révulse… Y’a pas une autre méthode sans lombrics ?
A part cela, suis contente de vous retrouver après le long silence du Sens de l’Humus…
Isissette
9 octobre 2009 at 09:12
Je ne connais pas de méthode de compostage à la maison sans lombrics (ou alors il faudrait beaucoup de matières carbonées), en revanche, il existe bien d’autres solutions pour un compostage urbain. Le Sens de l’Humus continue à mettre en place des composts de quartier dans des squares, qui semblent avoir un franc succès auprès de la population.
Le tri sélectif devrait aussi prendre en compte les déchets fermentescibles, ce devrait être une priorité.
On pourrait alors avoir des plate-formes de compostage à proximité immédiate des villes.
Ce ne sont pas les solutions qui manquent. Le problème des déchets n’est pas un très gros problème.
fabien
9 octobre 2009 at 10:29
La mairie de Montpellier met à disposition une poubelle orange pour les déchets ménagers (sauf agrumes ) mais elle n’est ramassée qu’une fois par semaine
Plutôt que ne rien faire comme certains, je mets ces déchets là dasn des sachets prévus à cet effet ou du papier journal les 3 jours d’avant
mariesud
20 octobre 2009 at 19:16
[…] très près de leur lieu de production, et ne nécessitent pas une haute technologie pour cela : un lombricompost d’appartement, une compostière de jardin, un compost commun de village, ou une plate-forme de compostage […]
Idée n°14 : composter, pour commencer « 1000 idées pour la Corse
29 octobre 2009 at 09:28
[…] très près de leur lieu de production, et ne nécessitent pas une haute technologie pour cela : un lombricompost d’appartement, une compostière de jardin, un compost commun de village, ou une plate-forme de compostage […]
Composter, pour commencer « Le sens de l’humus
20 décembre 2011 at 18:45