1000 idées pour la Corse

1000 idées pour la Corse et pour le monde

Idée n°7 : retrouver le Sens de l’Humus

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Nous avons appris beaucoup de choses durant les trois premières années du projet Le Sens de l’Humus. Nous avons créé cette association en 2006, avec pour ambition principale de connaître mieux les méthodes d’agriculture respectueuses des écosystèmes, des sols et des humains. Mais nous n’avons pas fait que nous soucier d’agroécologie. Nous avons expérimenté aussi d’autres manières  de gérer les rapports au sein d’un groupe. Au Sens de l’Humus, personne n’est chef, et même si, pour simplifier nos rapports avec les administrations, nous avions choisi de conserver un président et un trésorier, nous n’avons longtemps même pas eu de bureau complet, et jamais de conseil d’administration. Toutes les décisions se prenaient en réunion générale, et presque toujours au consensus.

1000 idées pour la Corse reprendra beaucoup d’idées tirées de cette expérience. Même si nous avons eu des moments difficiles (et nous étions quelques personnalités difficiles), les méthodes de prise de décision au consensus que nous avons utilisées méritent vraiment d’être connues. Nous avons dû aussi participer à un collectif d’associations dans un cadre compliqué, et même si je n’ai jamais vu le bout de ce projet, là encore, nous avons beaucoup appris des outils permettant de faire vivre un tel collectif.

Bien entendu, l’essentiel des activités du Sens de l’Humus concernait des histoires d’humus, et, de ce point de vue, les enseignements à faire partager sont riches.

Nous avons appris qu’il est possible de sauvegarder, d’améliorer, de dépolluer, voire de recréer des sols avec des méthodes parfaitement naturelles et efficaces. Nous avons appris à le faire. Nous avons rencontré des agriculteurs qui ont totalement transformé leur manière de travailler pour respecter la vie de leurs sols, et n’ont pas perdu pour autant leur capacité à produire. Nous avons expérimenté à notre modeste échelle des méthodes comparables, et constaté l’extraordinaire transformation de nos sols, et de nos vies (et je le dis sans mysticisme aucun, je suis un abominable cartésien).

Nous avons appris la valeur de l’arbre, ce que nous devons aux lombrics, au champignons, aux algues et aux bactéries. Nous avons appris que toute vie développée naît de la symbiose, que la concurrence n’est pas la seule réalité naturelle. Que les plantes ne poussent jamais par hasard là où elles poussent, et nous en disent beaucoup sur nous-mêmes.

Nous avons découvert d’autres manières de consommer, d’autres liens entre les producteurs et les consommateurs. Des associations pour le maintien de l’agriculture paysanne, ou pour l’achat mutualisé de terres agricoles. Nous nous sommes interrogés sur la qualité de l’alimentation moderne, et sur ses conséquences sur notre santé. Nous avons appris à cultiver des légumes qui ont du goût. Nous avons retrouvé un peu de la connaissance ancienne des plantes.

Nous avons découvert qu’il est parfois illégal de sauvegarder la biodiversité, que la privatisation du vivant s’accélère, que des institutions qui devraient nous protéger ne remplissent souvent plus leur rôle, et parfois même agissent contre leur vocation. Et que nous sommes tous concernés.

Nous avons compris que nos déchets sont une richesse fabuleuse, et que, comme l’empire romain qui a vu sa fertilité s’écouler dans le Tibre, notre civilisation consomme du sol comme elle consomme toutes ses ressources naturelles : sans souci du lendemain et avec le mépris absolu de l’essentiel. La Corse n’échappe malheureusement pas à cette malédiction. Mais nous avons appris aussi que des solutions à la portée de tous existent, et qu’une action, aussi minime soit-elle, quand elle est reprise par de nombreux citoyens, peut changer les choses.

Nous avons retrouvé le Sens de l’Humus.

Je développerai tous cela dans 1000 idées, mais en attendant, vous pouvez toujours aller fouiller le blog du Sens de l’humus, il y a déjà beaucoup de matière.

Et pour sortir des y’a qu’à, faut qu’on, je m’attellerai, dès que ma santé ira mieux, à la conception d’une petite soeur du Sens de l’Humus : une association dédiée au développement de l’agroécologie en Balagne. Si l’idée vous intéresse, faites-moi signe dès maintenant. Et plus généralement, les idées développées ici ne valent que si elles sont concrétisées par au moins une personne ou un groupe sur cette planète. Créez vous-même votre petite soeur du Sens de l’Humus, ce n’est pas si difficile.

Retrouvez tous les articles de 1000 idées pour la Corse.

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Written by fabien

12 octobre 2009 à 11:11

Publié dans Sans classement fixe

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2 Réponses

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  1. C’est très chouette de te relire et j’aime bien cet article.
    J’espère que tu reviendras sur le consensus, ça m’intéresse beaucoup !

    zelda

    12 octobre 2009 at 12:22

  2. Salut Zelda,

    Je devrais y revenir… ainsi que sur la direction collégiale des associations.

    fabien

    13 octobre 2009 at 09:57


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