Idée n°23 : connaître l’histoire des choses
Ca y est, ça commence. Cette dernière ligne droite de l’année où, après avoir consommé pendant onze mois à la limite de nos moyens et de la décence, il va falloir se creuser la tête pour trouver encore des trucs à acheter pour lutter contre la morosité, se remonter le moral, faire plaisir à des gens, soutenir l’économie, oublier la crise, gagner des bons d’achat, liste non exhaustive, tout est bon pour justifier la toxicomanie acheteuse.
Qu’une telle frénésie soit parfaitement antinomique de l’autre frénésie qui a saisi la planète depuis deux ou trois ans, à savoir sauver ladite planète du saccage systématique dont elle est l’objet ne dérange pas grand-monde. Les chiffres de la consommation sont toujours attendus comme le messie par les économistes. Que les gens soient allés plus loin encore que le mois dernier dans le n’importe quoi consumériste est toujours salué comme un événement merveilleusement prometteur de bonheurs économiques suplémentaires à venir.
Mais voilà que parfois de timides voix discordantes viennent perturber la belle unanimité.
En voici une venue d’outre-Atlantique, où on sait ce que consommer veut dire : depuis un an ou deux circule sur internet un petit bijou, un petit film d’une vingtaine de minutes, où une américaine hyperactive nous explique la vraie histoire des choses que nous consommons jour après jour. Je n’ose suggérer qu’un tel objet soit montré dans les écoles, mais je n’en pense pas moins.
Accrochez vos ceintures, éteignez vos portables : ce n’est pas très long, mais ça va très vite. N’hésitez pas à revenir en arrière ou à faire une pause. L’envers du décor de notre consommation débridée y est assez brillament disséqué.
Comment nous épuisons les ressources naturelles pour produire ce que nous jetons presque aussitôt, comment nous exploitons les populations, comment nous acceptons que des produits potentiellement toxiques nous environnent, comment les gouvernements ne savent plus défendre leur population, comment nous sommes incités à changer sans cesse les objets que nous possédons, comment nous perdons notre vie à la gagner, tout cela est synthétisé dans The Story of stuff.
Histoire qui pourrait peut-être nous motiver, pour ce noël, plutôt que d’accumuler les cadeaux hautement technologiques venus de loin et pourvus d’emballages multiples, à nous demander si les artisans du coin n’ont pas de belles choses à vendre, ou si un beau livre comme le second tome de Tempi fà ne serait pas une belle commande à faire au père noël. Ou si vous voulez vraiment faire dans la simplicité, Les choses, de Pérec (Georges, pas Marie-José), chez Pocket, me semble assez bien indiqué.
Et en bonus, sans attendre noël, un autre bijou, sur le site de l’Ina, cette fois.
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