Idée n°45 : réussir un purin d’ortie
La première fois que j’ai approché un purin d’ortie, c’était il y a 4 ou 5 ans, dans les jardins des Murs à Pêches de Montreuil. Il y avait dans un seau un mélange incroyablement malodorant qui, me dit-on, devait servir à stimuler les légumes. A l’époque, je débutais en jardinage, et je ne m’étais pas posé plus de questions. Ce truc puait, et stimulait les légumes, ça devait être normal.
Sauf que ça ne l’était pas. Rien de ce qu’on fait dans un jardin ne doit sentir mauvais au point de ne pas pouvoir être respiré. Je pense même que c’est un excellent critère d’évaluation : si votre purin de plantes, ou votre compost, ou quoi que ce soit d’autre que vous fassiez au jardin a une odeur insoutenable, voire simplement franchement désagréable, c’est que c’est raté.
Peu de temps après, le hasard faisant bien les choses, est paru ce qui reste probablement le meilleur livre au sujet des extraits de plantes, fermentés ou pas : Purin d’ortie et Cie, aux éditions de Terran. Celui qui m’a appris l’essentiel sur le purin d’ortie, à savoir qu’il est le résultat d’une fermentation comparable à celle qui produit le vin, et qu’il ne doit en aucun cas entrer en putréfaction : on n’obtient alors dans ce cas qu’un produit peu efficace, voire dangereux pour les plantes.
A partir de là, il nous devenait facile, avec Le Sens de l’Humus, de passer à la pratique, et notre premier purin d’ortie fut une réussite : quelques dizaines de litres de produit à l’odeur puissante mais pas désagréable, que nous avons pu utiliser avec profit dans notre jardin.
Voici donc la recette complète pour réussir vraiment un purin d’ortie, recyclée du blog du Sens de l’Humus. Parce que souvent, faire bien est à peine plus difficile que faire mal.
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Voici une recette classique de purin d’ortie, ici . C’est un peu court, la fabrication du purin d’ortie est une affaire sérieuse, et nous nous permettons d’ajouter quelques conseils et règles essentiels :
Règle n°1 : un volume suffisant. Une vingtaine de litre est un bon début. Une cinquantaine de litres représente une masse satisfaisante, permettant notamment d’amortir les variations de températures auxquelles sera soumises le purin pendant la fermentation.
Règle n°2 : un récipient adéquat. Un grand seau en plastique noir est un bon récipient. Une poubelle de rue classique avec son couvercle est parfaite. Il faut prévoir un récipient suffisamment profond, et surdimensionné par rapport à la quantité voulue : 30l pour un purin de 20l, 80l pour un purin de 50-60l, etc.
Règle n°3 : de l’eau de bonne qualité. L’eau ne doit pas être trop acide ou trop basique, ni trop chlorée. Un PH légèrement acide est bien. Ne pas utiliser d’eau d’un puits pure en terrain calcaire, elle risque d’être trop basique. Si vous utilisez de l’eau du robinet chlorée, laissez-là décanter quelques jours avant utilisation. Nous avons testé un quart d’eau du puits et trois quarts d’eau de pluie à Montreuil, ça a bien fonctionné.
Règle n°4 : une température adéquate. Au-dessous de 15°, la fermentation sera très lente. Au-delà de 25°, le risque de putréfaction est important. Il est important de retenir que le purin d’ortie n’est pas une putréfaction, et que, comme pour un bon vin, beaucoup de son intérêt vient des qualités acquises à la fermentation.
Règle n°5 : pas trop d’orties, mais de bonne qualité. Les orties ne doivent pas être montées en graines, éviter les tiges lignifiées. Ne pas dépasser 1kg de plantes pour 10l d’eau. Etre plutôt un peu en dessous qu’au dessus. Le purin que nous avons fait en octobre contenait un peu moins de 4kg pour 50l.
Règle n°6 : s’occuper de son purin. Remuer le mélange au moins tous les deux jours, avec un bâton, pendant quelques minutes. Surveiller son évolution. La fermentation se traduit par une mousse blanche en surface.
Règle n°7 : stopper le purin au bon moment. Quand la fermentation s’achève, la mousse en surface disparaît. Il est alors temps de stopper le processus, et de filtrer le purin. Il est important de ne pas attendre au-delà. Attention, si la température du mélange est élevée, la fermentation peut durer moins d’une semaine. Les deux semaines données habituellement ne représentent qu’une indication.
Règle n°8 : filtrer juste ce qu’il faut. Ne pas filtrer trop finement, le purin perdrait une partie de ses propriétés. Filtrer cependant suffisamment pour que le purin ne putréfie pas, et…
Règle n°9 : stocker dans de bonnes conditions, dans des récipients hermétiques et opaques, à l’abri de la chaleur et du gel. L’idéal serait une cave à vin.
Règle n°10 : lire Purin d’ortie et compagnie, aux éditions de Terran. Tout y est indiqué en détails, pour le purin d’ortie, mais aussi pour l’utilisation de quelques dizaines d’autres plantes.
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Les orties sont plongées dans un grand volume d’eau, l’opération est stoppée dès que la fermentation se termine. Le purin obtenu a une belle teinte verte et n’a pas d’odeur de putréfaction :
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merci pour les conseils ! Je croyais que le purin devait sentir mauvais pour être de qualité…
Mon astuce pour hacher les feuilles : à la tondeuse à gazon.
Chnoupi
15 mars 2010 at 19:50
Fort, oui, mauvais, non.
En fait, la seule chose vraiment importante à comprendre, c’est qu’il s’agit de réussir une fermentation, et que cette fermentation se reconnaît techniquement à la mousse fine qu’on retrouve en surface pendant quelques jours. Dès qu’elle se termine, il faut filtrer et mettre au frais et à l’ombre.
Le reste, le volume, la qualité de l’eau, hacher ou pas les orties, etc., ce sont juste des précautions pour s’assurer que cette fermentation se passe au mieux.
fabien
17 mars 2010 at 11:09
Comme quoi avec une bonne recette, et de bons ingrédients on peut faire un mauvais gâteau.
Ca fait beaucoup penser à ce qui se passe en ce moment pour les territoriales:
Il y a duo qui pue déjà depuis le début de la mandature, donc irrécupérable et toxique.
Il y a une mélange d’orties de différentes couleurs qui risque fort de virer à l’insoutenable. Relents du précèdent « programme commun ».
Pour votre purin territorial essayez donc:
http://www.arialinda-asso.com/index.php/
Jean Nicolas ANTONIOTTI
20 mars 2010 at 07:33
Bonjour!mon purin d’orties que je fais depuis plusieurs années, à pour la première fois 1 aspect très « gluant » genre bave d’alien! aucun paramètre différent, du coup je ne comprend pas comment interpréter
mallet
3 mai 2013 at 21:38