1000 idées pour la Corse

1000 idées pour la Corse et pour le monde

Idée n°88 : partir, c’est mûrir un peu

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On a beau aimer la Corse, n’aimer qu’elle, l’aimer pour toujours, n’avoir d’autre désir que d’y passer son existence et l’éternité qui la prolonge, il arrive parfois qu’on se sente à l’étroit ici, que l’île ou quelques-uns de ses habitants vous déçoivent un peu, ou qu’on sente confusément qu’on aurait quelque chose à apprendre du monde extérieur.

De fait, si les êtres humains qui peuplent le reste de la planète n’ont évidemment pas individuellement le génie des Corses, il se trouve qu’ils sont 23 000 fois plus nombreux que nous, et qu’il leur arrive parfois, le nombre aidant, d’inventer un truc ou deux auquel nous n’aurions pas pensé tout seuls. Si, si.

D’ailleurs, pour tout dire, si je n’avais pas passé quelques années loin d’ici, je ne pense pas que j’aurais pu rassembler cette immense sagesse, ce savoir encyclopédique et cet incroyable sens pédagogique qui me permettent d’écrire aujourd’hui ce blog (oui, cette année, je suis encore un peu prétentieux, mais en 2012, promis, je serai parfait).

Permettre aux jeunes Corses de partir quelques années, dans de bonnes conditions, et, surtout, de revenir facilement, devrait être considéré comme une œuvre de salut public. Aller voir comme ailleurs on est con aussi, mais différemment, ça vous change une vie.

D’ailleurs, sans qu’on leur demande leur avis, les jeunes Corses partent, massivement, sans l’avoir vraiment choisi. Ils reviennent assez peu. Revenir ici n’est pas facile, quand on n’a pas eu les moyens d’assurer ses arrières, logement, emploi, foncier… Et pourtant on aurait besoin de ceux-là, qui ont de fortes attaches ici et l’ouverture d’esprit de ceux qui on vu d’autres horizons. Et sauraient sans doute changer des choses.

Manifeste pour un droit au logement digne pour tous

N’oubliez pas d’aller faire un tour sur l’agenda citoyen, il se passe sûrement des choses.

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Written by fabien

6 octobre 2011 à 19:07

Publié dans Réflexions théoriques

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4 Réponses

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  1. Ah que vous avez raison !
    Partir, voir d’autres choses en dehors de la Corse : ça change tout ! Combien de Corse n’ont rien vu d’autre que leur micro-région ou que l’île et se permettent d’affirmer qu’ici, en Corse, on est bien, pas bien, on est oublié de tous ou on est le centre du Monde…

    Sortez, partez ne serait-ce qu’à Marseille, pour voir comment, par exemple, on vit dans les quartiers de La Rose, comment se comportent les représentants de l’ordre, voir ce que c’est que de galérer dans une grande ville : Allez au Maroc ou en Tunisie pour vivre des valeurs différentes…
    Et arrêtez , vous qui ne connaissez que votre microcosme, arrêtez de critiquer bêtement les pinzuti, la France, l’Europe… Ne faites pas comme aux USA ou en Israël, ne devenez pas paranos.
    Voyager, c’est grandir, mieux comprendre, c’est respecter et apprécier, c’est savoir accepter les différences pour mieux vivre en harmonie et se sentir bien, dans soi. Et savoir critiquer objectivement.

    Mais la Corse se mérite et on s’y attache vite, très souvent. Je connais un couple de vrais* Corses qui ne veulent pas vivre et travailler ici pour une raison discutable mais très compréhensible : « si nous revenons définitivement ici, nos craignons que enfant ne veillent plus partir et risquent de finir comme beaucoup : avec des œillères ».
    * quels sont les critères pour être un « vrai » Corse ?

    Ceci dit, j’aimerai un éclaircissement sur ce passage : « Permettre aux jeunes Corses de partir quelques années, dans de bonnes conditions » : « permettre » et « bonnes conditions ».

    Patrice

    6 octobre 2011 at 21:17

    • Puisqu’on a la meilleure diaspora de l’univers, on pourrait sans doute organiser des filières dans lesquelles les jeunes Corses iraient se former de manière particulièrement efficace pendant quelques années partout dans le monde.
      Ensuite, il conviendrait de leur assurer, au retour, au moins la possibilité de se loger facilement, pour le reste, leurs compétences leurs permettraient aisément de développer leur propre activité professionnelle ou de s’insérer dans le tissu économique existant.

      fabien

      7 octobre 2011 at 12:17

  2. Partir sert aussi à mieux apprécier notre ile,mais aussi l’état de sous développement dans lequel l’état français l’a laissée;(mes parents qui ont vécu sur le continent étaient scandalisés par l’état de nos routes,eau EDF télephone hopitaux,listes électorales, scrutins trafiqués, » pratiques de démocratie bananière »…… alors que mes oncles restés sur place, aucune comparaison, les médias étant bouclées, ne trouvaient rien à redire)d’ailleurs les premiers  »autonomistes » les premières revendications venaient de personnes qui avaient pu comparer, ceux qui étaient resté sur place ne comprenaient pas leur revendications!
    Mes parents sont partis gagner leur vie dans les années 50, et nous ne sommes rentrés qu’en 66 j’avais 10ans les départs à la fin de chaque étés étaient si douloureux que je m’étais promis de ne plus quitter l’ile de trouver un métier qui me permettrait d’y vivre,il a donc fallu que je retourne sur Marseille en fac, accueillie par la famille (pas question de citéU) c’était de  »bonnes conditions » quand je suis revenue faire mes stages de fin d’étude en Corse, terminé !, je ne suis plus repartie faire la spécialité que je désirais!!et j’y ai construit ma vie, mais contrairement aux amis de Patrice mes enfants qui y ont grandi ont eu envie de partir,de voir autre chose, ils sont restés  »dehors » trois ans chacun, Paris et Marseille, au bout d’un an plus qu’une envie REVENIR je ne crois pas que les oeillères soient une obligation c’est selon la famille et le milieu ou on évolue,
    Depuis j’ai un peu tourné le monde je ne peux m’empecher chaque fois de comparer quand j’ai vu ces terrasses cultivées à perte de vue au Népal ou en Amérique du sud je pensais à nos lenze à l’abandon, ,ou tous ces sentiers parcourus à toutes heures ou toutes ces campagnes vivantes ,chaque maisonnette habitée.mais aussi toute cette vie si dure,ou nos valeurs perdues ont encore un sens(des nomades qui nous ont laissé leur yourte pour la nuit quand notre voiture a capoté en plein désert de gobi, ou sont ils allés?)notre vie est beaucoup plus facile mais je crois que nous avons perdu notre ame, peut être pas tout?

    annie

    7 octobre 2011 at 23:31

  3. Fabien,

    je te remercie pour ce fabuleux article qui m’a permis de comprendre, enfin, pourquoi mon esprit est si étriqué.
    Je n’en attendais pas moins de toi.

    Tu es parfait, dans le rôle du « corse de la diaspo » donneur de leçon. Ce fameux mezzu-corsu mezzu-pinzutu qui, lui seul, lui qui ne connait la Corse qu’au mois d’août, sait ce qui est bon pour nous. Nous autres pauvres paysans demeurés ayant préféré rester agrippés à notre rocher.
    (tu noteras que les débiles de mon espèce aiment le son « é ».)

    Dieu merci (oui, je suis croyante, c’est logique, j’ai pas vu grand chose dans ma vie), cet article n’est pas tout jeune (comme toi, tiens), alors j’ose espérer que ta vision des choses à quelque peu évolué depuis.

    a buen entendor… pocas palabras bastan !

    Anna-Maria

    10 mai 2013 at 16:48


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