Idée n°113 : aller se faire un tour
J’ai un problème avec la vie. Je l’aurai toujours. C’est notre psy en chef qui l’a dit : si quelques-un chez nous émettent des réserves sur le tour de France, c’est qu’en Corse, « peut-être plus qu’ailleurs, il y aura toujours des éternels insatisfaits. Des gens qui auront toujours un problème avec la vie« .
C’est vrai, j’ai un problème avec la vie. Je n’arrive pas à m’enthousiasmer pour les célébrations obligatoires, je ne mange pas de Cochonou, je n’aime pas la compétition à outrance, celle qui justifie de piquer des humains comme des veaux aux hormones au mépris de toute morale, ni les caravanes publicitaires…
Parce que je n’aime pas, quand une infirmière évoque son inquiétude à pouvoir faire son travail pendant que passeront ces milliers de logos de multinationales filmés complaisamment par presque autant de caméras, qu’on lui dise qu’elle a un problème avec la vie, j’ai un problème avec la vie.
Parce que je pense que le développement économique de la Corse devrait passer par une patiente et minutieuse construction, cohérente et responsable, et pas par une juxtaposition de coups médiatiques et d’événements publicitaires, j’ai un problème avec la vie.
Parce que je pense que la réponse à la violence, au désespoir et à l’injustice passe par la mise en œuvre, tout le temps et partout, de processus démocratiques incluant le droit, sur tous les sujets, d’émettre des réserves, j’ai un problème avec la vie.
J’ai un problème avec la vie, alors, pour l’oublier, pendant que ce tour de France passera sous mes fenêtres, j’irai me faire un tour ailleurs, dans un coin de Corse désert, car il en reste, sur un vélo sans autocollant ou dans mes vieilles chaussures de marche. Et là, à l’ombre d’un vieux lariciu, j’arroserai quelques tranches de lonzu AOC d’un peu d’eau de source, et, la vie et moi, on réglera nos problèmes.
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Ben moi, j’ai pas de problème avec Ma vie depuis que je refuse de jouer au foot dans un club, depuis que je refuse de porter un jean, depuis que je refuse d’avoir une télé à la maison, depuis que je refuse de manger des frites, etc. Je continuerai de n’avoir aucun problème avec Ma vie en tournant le dos au peloton de seringues publicitaires qui passeront sous ma fenêtre (en réalité à 1 km de chez moi) ce samedi.
Pas de problème avec Ma vie depuis ma petite enfance en refusant de rentrer dans un peloton de citoyens soumis.
Peut-être trouverai-je un bien sympa Fabien sous un lariciu ?
Patrice
29 juin 2013 at 07:02