1000 idées pour la Corse

1000 idées pour la Corse et pour le monde

Idée n°6 : ne pas laisser le talent impuni

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Je ne sais pas si vous partagez mon sentiment, mais il existe dans ce pays une caste de gens dont il faut de toute urgence dénoncer les activité. Je veux parler de tous ces individus qui, dans leur activité quotidienne, mettent un point d’honneur à ralentir la marche de la croissance sous le prétexte fallacieux de bien faire leur travail. On ne dira jamais assez combien de points de PIB sont perdus chaque année à cause de tels comportements, et il importe de travailler à y mettre fin au plus vite.

Je suis persuadé que, vous aussi, vous connaissez dans votre entourage proche un ou plusieurs de ces tristes personnages. On en trouve dans tous les corps de métier, et même parmi les chômeurs, les retraîtés et jusqu’aux étudiants. Ces hurluberlus sont capables, tenez-vous bien, de travailler plus sans même caresser l’espoir de gagner plus. Simplement parce que ce qu’ils font ce qui leur plaît. Certains d’entre eux vont même jusqu’à être heureux simplement en exerçant leur activité quotidienne. On croit rêver, mais croyez-moi, le cauchemar est déjà réalité.

Ils sont artisans, commerçants, ouvriers, employés d’administration, simples vendeurs, voire agents immobilier (quoique cette dernière profession semble heureusement relativement à l’abri de tels excès). On les voit perdre leur temps à conseiller les acheteurs, aider les administrés, monter des murs en matériaux improbables, vendre des produits du commerce équitable… On a même vu des enseignants perdre de précieuses minutes à essayer d’intéresser leur élèves, au risque de ne pas terminer le programme. C’est dire.

Certains ont même le culot incroyable de commettre leurs forfaits en dehors de tout cadre rémunérateur. Au mépris de la plus élémentaire participation à la richesse nationale. Heureusement, ceux-là sont souvent des retraités, ou d’inefficaces rêveurs : leur utilité économique serait quoi qu’il en soit réduite. C’est moindre mal. Le scandale réside en ce que des hommes et des femmes dans la force de l’âge se permettent de perdre leur temps à faire de jolies choses alors que la nation a besoin de choses utiles. Nous avons besoin de plus d’écrans plats, d’information diffusée par copier-coller, de viande en barquettes et d’objets en plastique. Qu’avons-nous à faire d’AOC, de journalistes d’investigation, de livres originaux ou d’artisanat ?

Dira-t-on le mal que génère le potier, avec son exaspérante lenteur et sa ridicule obstination à travailler un matériau d’un autre âge ? L’apiculteur, produisant péniblement quelques kilos de miel quand nos enfants ont un besoin urgent de saccharose raffiné pour accompagner leur croissance ? Le professeur qui s’obstine à enseigner la littérature ou l’histoire à des gamins obtus au lieu de les former à la comptabilité ? L’artisan qui construit péniblement de précaires murs de pierre sèche qui résisteront à peine quelques siècles, tandis que l’action Lafarge peine à se maintenir ? Le charcutier qui s’obstine à élever lui-même ses chétifs porchi cappusgi dans la froide forêt sans témoigner de respect pour le confort des productifs élevages bretons hors-sol et sans considération pour la juste et efficace division du travail ? Ou la catégorie plus générale de ceux qui ne veulent travailler qu’au village et non en ville à quelques dizaines de kilomètres à peine, mettant en danger l’industrie pétrolière tout entière (qui ne peine pas moins à maintenir ses cours).

Réalisons à quel point la perte est sévère pour notre île, et pour l’humanité toute entière, à cause de tels individus, et agissons !

C’est un véritable pacte que je vous propose ici, chers lecteurs : chaque fois que vous croiserez en Corse un de ces particuliers, signalez-le ici même, en commentaire d’un article. S’il vend quelque chose, faites-nous savoir où se trouve son commerce, que nous puissions aller lui dire notre fait et le remettre dans le droit chemin. Montrons-nous fermes et n’en oublions aucun.

PS :  pour montrer l’exemple, puisque demain, c’est dimanche, je ne posterai pas de nouvel article : je me refuse à toute activité bénévole le jour du seigneur, alors que je pourrais être payé double chez Ikéa.

Retrouvez tous les articles de 1000 idées pour la Corse.

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Written by fabien

10 octobre 2009 à 20:03

Publié dans Sans classement fixe

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3 Réponses

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  1. Remarque n°1 : j’ai toujours la trouille, quand j’écris de telles choses, que les lecteurs prennent ça au premier degré. Trouille justifiée, d’ailleurs, parce que presque toujours, il y a au moins une personne qui vient gueuler qu’on devrait avoir honte d’écrire des choses pareilles. Alors je le dis au cas où, ce texte est écrit au second degré, c’est de l’ironie.

    Remarque n°2 : ceci étant dit, je crois sérieusement à l’idée que je développe ici. Il serait utile que tout ceux qui agissent positivement sur cette île soient mieux considérés, mieux connus, cités en exemple, et que, s’ils dépendent de leur activité pour vivre, une certaine publicité leur soit faite.

    Remarque n°3 : je commence donc moi-même :
    – On trouve d’excellents miels en Balagne, et je voudrais signaler particulièrement le miel de montagne de monsieur Jean Giovanetti, de Pioggiola, et le miel de miellat de maquis d’Yves Tercé, à Calenzana. Le miel de Jean-Paul Gras, à Santa Reparata di Balagna est pas mal non plus. De manière plus générale, le miel devrait être une production phare de la Corse. L’apiculture offre une palette de saveurs qui n’a rien à envier à la viticulture.
    – Même remarque pour l’aromathérapie. Nos huiles essentielles sont reconnues comme se plaçant parmi les meilleures au monde. Citons le travail de l’Astratella à Lumio, et d’Albrecht von Keyserling à Moriani. Ce dernier n’hésite d’ailleurs pas à partager son savoir à l’occasion.
    – Pour la charcuterie, François Albertini, de Loretu di Casinca, élève lui-même ses porcs et se bat pour l’AOC. La famille Vincensini, à San Lorenzu, a une charcuterie excellente (bio, en plus), mais, malgré son prix élevé, il est quasiment impossible d’en trouver.
    – Côté enseignement, je garde un souvenir impérissable de Monsieur Frassati, qui a été mon professeur d’histoire au collège d’Ile-Rousse, en 6ème. Il avait un talent incroyable pour passionner ses élèves, mais je suppose qu’il n’a pas fini le programme cette année-là. Quelle importance ? Il donnait la passion d’apprendre, et je dois beaucoup à des gens comme lui.
    – Et, même s’ils n’ont pas besoin de moi, je ne terminerai pas sans citer A filetta, qui a su en 30 ans ne jamais sombrer dans le commercial. Et la chanson « ghjochi » de Diana di l’Alba est magnifique.

    fabien

    10 octobre 2009 at 20:08

  2. C’est bien de préciser pour votre lectorat que vous êtes au second degré. Pour le pratiquer en permanence, j’ai quand même été surpris au départ.

    Je vous connaissais énergéticien sur Aria Linda, je vous découvre militant sur votre blog.

    Ce n’est pas hier que M. FRASSATI enseignait à ILR, et ça ne nous rajeunit pas. On doit avoir un kilométrage assez approchant!

    ARIA LINDA

    11 octobre 2009 at 17:23

  3. Militant, tout de suite les grands mots. Je ne sais pas si je suis encore militant. En tout cas, je ne revendique rien. Je propose, et prend qui veut. C’est l’objectif de ce blog : je ne me bats contre personne, je donne ma vision des choses, et des connaissances techniques, si ça sert, c’est bien, sinon, je me suis bien amusé à le faire. Je ne me battrai pas ici pour faire prévaloir mes idées.

    Je sors juste d’une grande discussion avec un cadre d’EDF. Très instructive.

    fabien

    11 octobre 2009 at 20:36


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